Articles avec le tag ‘livres’

Une bibliothèque d’anatomie pathologique

Vendredi 25 mai 2012

Quand on travaille en bibliothèque hospitalière, on se dit que les professionnels ne viennent plus à cause des ressources électroniques.

Que nous nous tirons une balle dans le pied en leur fournissant des accès distants, qui leur permettent d’accéder à nos ressources sans venir physiquement à la bibliothèque.

Une autre raison, plus ancienne, vient du fait que les livres les plus utiles et les plus courants dans une spécialité, hé bien les médecins les ont déjà dans leurs bureaux ou leurs services. C’est le cas aussi pour les périodiques : au hasard des erreurs du vaguemestre de l’hôpital, on s’aperçoit que telle revue, que l’on paye très cher et qui n’est plus consultée, est déjà reçue en 10 exemplaires (authentique !) dans tel service.

Un bon bibliothécaire médical devrait donc normalement rêver d’être une petite souris, et de pouvoir aller nuitamment visiter les bibliothèques de chaque service, pour y noter les ouvrages et les revues qu’il n’a plus besoin de commander, ou qui sont au contraire des indispensables.

Hé bien ce rêve, le Bobobiblioblog l’a réalisé pour vous. Enfin, pour une seule spécialité, mais c’est déjà pas mal. Ci-dessous, vous trouverez la liste (au format Vancouver, merci Zotero) des titres conservés dans le service d’anatomie pathologique d’un grand hôpital parisien.

Ce n’est donc pas une bibliothèque idéale, mais cela a le mérite d’être une bibliothèque réelle, constituée par et pour des praticiens. Si cela peut alimenter vos réflexions de poldoc, profitez-en :

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Les achats de manuels ECN en bibliothèque pour 2011

Vendredi 4 mai 2012

Avec le printemps arrivent les beaux jours, les bilans d’activité et autres ESGBU.

C’est donc le moment de faire le point sur la production de manuels pour l’internat les ECN de l’année écoulée.

Je m’étais ému par le passé de l’augmentation prolifique de la production en la matière, alors même que nos budgets suivaient une tendance inverse. Hé bien j’ai l’impression que les choses ne se sont guère arrangées en 2011.

Attention, les chiffres que je vais donner ne sont pas purement objectifs. Ils reposent sur nos acquisitions de l’année passée et du début 2012 (mais nous achetons en théorie tous les titres utiles pour la préparation des ECN). Sont pris en compte les ouvrages ayant une date de parution théorique 2011. Je n’ai pas tout vérifié titre à titre, j’ai fait confiance aux infos récupérées par nos acquéreurs dans les bons de commande.

Au total, j’ai comptabilisé 209 titres différents. J’en avais dénombré 160 « seulement » en 2010. Argh !

Sans surprise, 136 de ces titres sont édités par VG.

Le second, Ellipses, arrive loin derrière, avec 31 parutions.

Tout ça pour dire que le problème demeure entier et que des choix drastiques vont devoir être effectués. Impossible de tout acheter de manière indifférenciée, il va falloir faire chauffer la politique documentaire. Ce qui n’est pas plus mal.

P.S. pour mes collègues de Bibliopedia. Je ne suis pas inactif, je suis juste irrégulier ! La saison 5 du blog a mis du temps à démarrer, c’est tout, et ne sera sans doute constituée que de quelques épisodes. Comme pour Futurama, ce qui est assez logique finalement, non ?

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Encore des questions (et des réponses) sur les manuels d’internat

Mardi 10 mai 2011

La question agite décidément les acquéreurs des manuels d’internat : de plus en plus de manuels (merci VG !), de moins en moins de budgets.

Alors on interroge les étudiants pour savoir ce qui est le plus intéressant pour eux (car les bibliothécaires ont rarement préparé les ECN), histoire de voir ce qu’on ne va plus acheter, faute de sous.

Dernière tentative en date : nos collègues de Grenoble.

Ça se lit ici : http://t.co/0B301Wq

Et cela a été courageusement publié sur la page Facebook de la BU de médecine. Bravo !

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L’internat qui enfle, qui enfle…

Jeudi 10 février 2011

Les manuels d’internat font partie des best-sellers des bibliothèques de médecine.

Les DCEM se jettent littéralement dessus. Ils ne peuvent pas acheter tout ce qui sort, alors ils empruntent, tous la même spécialité en même temps, en fonction des cours et des examens. Et comme nous n’avons jamais assez d’exemplaires pour eux, les emprunts donnent parfois lieu à une compétition acharnée (truandage pour se faire prolonger les prêts, emprunts croisés avec les cartes des copains – bonjour les embrouilles en cas de retard, exemplaires sciemment mal rangés ou dissimulés derrière des étagères pour que les collègues ne le trouvent pas… J’en passe et des meilleures).

Et l’intérêt pour le papier ne se dément pas. Alors que les éditeurs français, toujours frileux, commencent timidement à tendre un orteil dans le bain de l’édition électronique, les étudiants rechignent à utiliser les manuels en ligne que nous leur proposons en test. Ils veulent du bon vieux papier, qu’on peut transporter avec soi et stabiloter à loisir. Quand les tablettes auront materné les nouvelles générations, et que les ebooks ne seront plus des PDF intouchables, peut-être les choses changeront-elles… Bien sûr, ils se « contentent » de l’électronique quand ils n’ont pas le choix : pays sans bonnes bibliothèques, textbooks trop chers ou volumineux qu’on ne peut pas emprunter, manuels dont tous les exemplaires sont sortis… Surtout que tout ou presque est disponible en ligne d’une manière ou d’une autre, sans attendre que les éditeurs se décident enfin à proposer des offres électroniques cohérentes et abordables. Quand on leur parle des ebooks pendant les formations, les étudiants prennent un malin plaisir à échanger avec leurs camarades les meilleurs adresses pour télécharger tel ou tel manuel, au grand dam du formateur…

Tout ça pour dire qu’une grosse bibliothèque de médecine se doit d’acheter tout ce qui sort en internat, toutes spécialités confondues. Enfin, presque tout, car il existe quand même certaines collections tellement mauvaises que les étudiants ne les empruntent même pas… Non, je ne donnerai pas de non, consultez donc vos stats de prêts !

Sauf qu’en 2008, nous avions évalué qu’il sortait chaque année une centaine de nouveaux titres « internat », tout compris. Pour un prix moyen d’une vingtaine d’euros. Ce qui ne veut rien dire. Car les manuels d’internat appartiennent en gros à deux catégories : les petits à spirales, dans les 10 euros (difficiles à équiper et à ranger : où voulez-vous placer l’antivol ? Et la cote, vu qu’il n’y a pas de dos !?). Et les gros manuels qui dépassent les 30 euros.

Problème. Je viens de faire le bilan 2010. Et nous avons acheté 160 nouveautés ! Pour un prix moyen flirtant toujours avec les 19 euros. Mais 160, c’est plus de 50% de nouveaux titres en deux-trois ans. Ce qui entraîne un budget en hausse considérable, sachant que les manuels d’internat s’achètent parfois par paquets de 30 dans les grandes BU.

À ce problème s’adjoint la question d’un certain éditeur français, aux couvertures flashy – que je ne nommerai pas, car je suis lache. Et puis tout le monde le reconnaîtra. Éditeur connu pour sa production prolifique. Un peu trop même, puisque nous croulons sur les nouveautés, qui ont parfois un goût de réchauffé, à ce que nous en disent les étudiants. Nouvelles éditions où seule la couverture aurait changé, nouvelles collections qui reprendraient des bouts d’autres séries, coquilles en pagaille… Dommage, alors que plein de titres chez eux tiennent la route et sont de grands succès. Il n’y a pas que les bibliothécaires qui se posent des questions, puisque certains étudiants ont même lancé une idée de boycott des récentes publications de l’éditeur, jugées trop décevantes.

Tout ça pour dire qu’il y a de plus en plus d’internat, et que nous avons de moins en moins de sous pour les acheter !

Si vous connaissez les mêmes soucis, témoignez (lachez vos com, comme disent les jeunes).

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Les indispensables de biochimie

Vendredi 14 janvier 2011

Ami acquéreur, tu veux créer un fonds en biochimie (pour les 3e cycle et les praticiens), et tu ne sais pas quoi acheter.

Heureusement, les praticiens et les internes de mon hôpital ont travaillé pour toi. Nous les avons contactés pour étoffer notre pauvre fonds en la matière, et voici la liste des « indispensables » que nous avons pu établir.

À surveiller une fois acquis, car de nouvelles versions françaises sortent au fur et à mesure des traductions des versions américaines (que vous pouvez aussi acheter directement, si vos lecteurs lisent l’anglais) :

  • Alberts, B.M., Johnson, A. & Lewis, J., 2011. Biologie moléculaire de la cellule 5 éd., Paris: Flammarion Médecine-Sciences.
  • Berg, J.M., Tymoczko, J.L. & Stryer, L., 2008. Biochimie 6 éd., Paris: Flammarion Médecine-Sciences.
  • Delattre, J. et al., 2003. Biochimie pathologique : aspects moléculaires et cellulaires, Paris: Flammarion médecine-sciences.
  • Durand, G. Beaudeux, J. & Association des enseignants de biochimie et biologie moléculaire des Facultés de pharmacie (France), 2008. Biochimie médicale : marqueurs actuels et perspectives, [Cachan]: Éd. médicales internationales.
  • Hainque, B., Baudin, B. & Lefebvre, P.., 2008. Appareils et méthodes en biochimie et biologie moléculaire, Paris: Flammarion Médecine-sciences.
  • Karp, G. & Masson, P.L., 2010. Biologie cellulaire et moléculaire 3 éd., Bruxelles: De Boeck.
  • Lehninger, A.L. et al., 1994. Principes de biochimie, Paris: Flammarion.
  • Marshall, W.J., Bangert, S.K. & Raynaud, É., 2005. Biochimie médicale : physiopathologie et diagnostic, Paris: Elsevier.
  • Rouessac, F. et al., 2009. Analyse chimique : méthodes et techniques instrumentales : cours et exercices corrigés 7 éd., Paris: Dunod.
  • Vaubourdolle, M., 2004. Biochimie clinique, Paris: Elsevier.


Si vous en voyez d’autres à rajouter, dites-le moi, et j’actualiserai la liste.

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Le bibliothécaire m’a sauver

Jeudi 1 juillet 2010

Pour tordre le coup aux mauvais plaisants qui pensent que les lecteurs n’ont pas besoin de nous.

Bibliothèque Faidherbe, ce soir. Il fait chaud. Trop chaud. Je cherche le tome 3 de la Guerre d’Alan, excellente BD d’Emmanuel Guibert que je devais lire depuis longtemps. Une dessinatrice de mes connaissances m’en disait des tonnes de bien quand, dans notre folle jeunesse, nous arpentions les ruelles d’Angoulême malgré les frimas de janvier.

images

En tant que bibliothécaire, je mets un point d’honneur à utiliser le catalogue quand je ne trouve pas un livre. Malgré les défauts de celui de la Ville de Paris, qui mouline quand même pas mal, même quand on est sur un de leurs postes. Je ne devrais pas faire le malin, l’OPAC de ma faculté ne marche qu’un jour sur deux en ce moment…

Deux exemplaires pour le tome 3, un emprunté, un disponible. Rien dans les bacs. Rien sur les chariots de retour (mais d’autres pépites intéressantes qui finissent dans ma musette). Rien sur les présentoirs. Au renseignement bibliographique, on tente en vain de m’aider. En me demandant si la guerre d’Alan, c’est le titre en série. Heureusement que je suis de la partie, sinon je n’aurais sans doute rien compris. Ah, le jargon des bibliothécaires

Je renouvelle mon désarroi au prêt. Où est passé ce tome 3, disponible mais introuvable ? Et là fulgurance du bibliothécaire. La guerre d’Alan est sortie en un volume regroupant tous les tomes. Retour au SIGB. Ils l’ont ici. Lourd, mais plus beau et surtout complet, plus de problèmes de tomes perdus. Ca tombe bien, je voulais aussi reprendre le tome 1 pour le conseiller à ma femme. Je le prends. Nickel.

Merci à toi, bibliothécaire chevelu de la bibliothèque Faidherbe. Sous tes allures de rocker cool et désabusé, tu es un pro du renseignement bibliographique (faut bien que je jargonne aussi !). Grâce à toi, mon ami, mon frère, je ne suis pas reparti bredouille, et je vais enfin savoir comment se termine la Seconde Guerre mondiale, en tout cas pour ce grand nigaud d’Alan.

C’est pas l’OPAC qui m’aurait aidé comme ça. Merci, j’avais bien besoin de toi, sans le savoir.

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Le bonheur, c’est simple comme un coup de fil

Samedi 19 juin 2010

D’habitude, je dois récupérer environ un appel téléphonique improbable par semaine. À croire que lorsque l’on tape « bibliothèque » sur Google, c’est la page de notre pauvre petite bibliothèque hospitalière qui apparaît en premier résultat.

Hier, pourtant, le record a été battu avec 3 appels consécutifs :

 » Bonjour, je suis bien dans une bibliothèque ? »

 » Mmmm. Oui. »

 » C’est facile de travailler chez vous ? »

En fait, la personne voulait des renseignements sur les concours de bibliothèques. Redirigée vers la bibliothèque Buffon, avec son fonds spécialisé.

2e appel :

 » Bonjour, je vide un appartement et je voudrais vous donner des livres. »

 » Quelle bonne idée ! Ce sont des livres de médecine, bien entendu ? »

 » Ben non, pourquoi ? »

Apparemment, on nous a confondu avec la médiathèque de l’APHP à l’étage du dessous – qui, soit dit en passant, n’accepte pas les dons de livres (mais oui pour les DVD, pas fous !). D’ailleurs, nous n’acceptons nous non plus que très très rarement les dons de livres. On passe notre temps à faire du désherbage pour récupérer de la place, c’est pas pour récupérer les vieilles revues des labos alentour ! C’est la BIUM la bibliothèque patrimoniale, pas nous ».

Et le meilleur pour la fin :

« Bonjour, je voudrais parler à Science Direct. »

« Ici, c’est la bibliothèque de l’hôpital. »

« Bizarre, on m’avait dit que c’était le numéro de Science Direct ! »

Vous vous trompez, Madame, ici vous êtes chez les victimes de Science Direct, ceux qui sont traités comme des vaches à lait par les éditeurs électroniques !

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Une photo vaut mieux qu’un long discours

Jeudi 11 mars 2010

« Vous avez de l’urologie pédiatrique ? »

« Oui, mademoiselle, nous devons avoir ça en magasin. Vous avez une référence précise ? »

« Oui, un livre que j’ai repéré dans une autre bibliothèque »

« Vous avez noté ça sur un papier »

« Non… Mais j’ai une photo de la couverture… prise avec mon Iphone. »

« On me l’avait jamais fait celle-là ! Mais c’est vrai que c’est pratique. Ouah, non seulement je vois le titre, les deux auteurs, et même la couleur et le lettrage de la couverture. Ah ben oui, il est là, en WS 320. Comme ça, on l’a reconnu tout de suite sur l’étagère. La classe ! »

Il n’y a pas encore une application Iphone qui scanne le code-barre et interroge aussitôt le catalogue idoine ? J’ai du mal à le croire !

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L’artiste et/ou ministre

Mardi 27 octobre 2009

Suite de mes explorations du tome V des chroniques d’Alvin le Faiseur.

Où un passage rappelle certaines polémiques d’actualité, avec de vieux artistes rattrapés par leurs vieux démons, et des ministres qui les défendent bien mal tout en se piquant eux-mêmes d’être artistes :

« Au moment où vous commenciez à me plaire, monsieur Balzac, vous prouvez que vous n’êtes pas un gentilhomme.

- Rien ne m’y oblige, répliqua Balzac. Je suis un artiste.

- Vous marchez quand même sur vos deux jambes et mangez avec votre bouche. Le statut d’artiste ne vous confère pas de privilèges particuliers. Il vous donnerait plutôt de plus grandes responsabilités. » (page 150 de l’édition Atalante).

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Féminisme & bibliothèques

Lundi 19 octobre 2009

Elle avait vite appris qu’il n’existait pas meilleur professeur que la bibliothèque parce que les auteurs des livres n’avaient aucun moyen de la laisser à la porte à cause de son sexe. Une fois la somme de leur savoir couchée par écrit, ils devaient endurer l’ignominie qu’une femme la lise et la comprenne.

Orson Scott Card, Flammes de Vie, Les Chroniques d’Alvin le Faiseur, p.103 (éd. L’Atalante)

L’héroïne vit dans une Amérique uchronique du début du XIXe s.

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