Articles avec le tag ‘médecin’

Perseverare diabolicum

Vendredi 7 septembre 2012

La règle 17 s’est avérée exacte une fois de plus.

Visite de ma nouvelle faculté. Envie pressante, j’abandonne mon  groupe de nouveaux arrivants entre deux visites. Au retour, cela ne manque pas, le groupe a disparu. Heureusement, je me souviens dans quel amphi on nous attend pour la suite des réjouissances. Pas de chance, même les appariteurs ne le connaissent pas. On m’envoie au 5e étage, puis au 2e, puis au 1er. Il s’avérera que l’amphi recherché, vieille salle de dissection historique avec gradins en cercle (c’est prémonitoire), ne servant plus pour les cours, n’est pas indiqué sur les plans du bâtiment.

Entretemps, j’aurais erré dans les couloirs, regardant par chaque porte ouverte dans l’espoir de retrouver mes condisciples.

J’aurais dû me méfier quand j’ai poussé les portes du service « Biologie« . Pourtant, le couloir avait l’air tout ce qu’il y a de plus normal : des étudiants affairés qui marchent, comme n’importe quel jour de rentrée.

Encore une porte ouverte, je jette un oeil.

Un vieux monsieur tout gris, la bouche ouverte, allongé sur une table. Un carabin en blouse, qui se penche sur lui, l’air bien occupé. Un moment de flottement, je ne suis pas sûr de bien comprendre. La blouse blanche se retourne et me regarde, je me sens de trop. Quelle idée de ne pas fermer la porte de la salle de dissection…

On m’avait pourtant dit que ce bâtiment recevait encore chaque année 700 corps donnés à la science. Et dans les sous-sols, je découvrirai peu après les cercueils tout simples, alignés comme des fournitures, qui attendent les vieux messieurs tout gris pour les emmener au crématorium. Vraiment tout simples : quatre planches, le haut et le bas, et vogue la galère. C’est la seule université qui a passé un marché public pour la fourniture de cercueils. Cercueils et incinération qui, apparemment, doivent être payés par la personne qui donne son corps à la science. Un comble, je n’ose y croire !

Tout ça pour dire qu’on ne badine pas avec la règle 17 : ne jamais se fourvoyer dans des zones inconnues quand on est dans une faculté de médecine, on n’en ressort pas toujours indemne, même si pas les pieds devants…

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Le retour du docteur m’abuse, et les étudiants avec moi

Lundi 26 avril 2010

Aujourd’hui, petit événement à la bibliothèque. Un médecin a osé s’aventurer en salle de lecture, en pleine heure de pointe. Impérieux, il m’a salué de l’air entendu qui le caractérise, avant d’aller tout là-bas, au fond de la salle, là où il a ses habitudes. Mais des habitudes plutôt nocturnes, puisqu’il vient d’ordinaire après 18h, après la fermeture de la bibliothèque. Il fait partie de ces privilégiés qui disposent d’un accès VIP par badge, 24h/24h. Seuls les chefs de service – « et leurs proches collaborateurs« , ont droit au badge, même si les D4 aimeraient bien aussi.

Mais là, il était 15 h, et la bibliothèque était pleine d’étudiants, des D3/D4 en l’occurrence (seuls parmi leurs pairs à accéder à la bibliothèque hospitalière, anciennement réservée aux professionnels).

Pourtant, le docteur s’avance au milieu des jeunes ébahis, indifférent aux regards surpris qu’il suscite. Et le voilà, croisant les jambes négligemment, assis à une table en face d’une étudiante qui fait semblant de ne pas le voir.

Les autres médecins sont plus discrets. Ils viennent en coup de vent feuilleter quelques revues, ou récupérer quelques photocopies (heureusement, les porte-revues et les boîtes où nous déposons les articles sont à l’entrée de la salle, nul besoin pour eux de s’aventurer au milieu de la piétaille). Quand ils n’envoient pas leur secrétaire à leur place, faute de temps. Ou bien alors ils reconnaissent, résignés, la présence des DCEM qui ont peuplé leur ancien espace de travail. Certains osant même un salut badin de la main en direction de leurs élèves, depuis l’entrée, quand ils discutent avec nous : « Bonjour à tous. Excusez-moi de vous déranger si je parle un peu fort ! »

On est moins discret quand on est un peu dur de la feuille…

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Nous sommes tous des cochons mexicains

Samedi 23 janvier 2010

Rions un peu avec le ministère de la Santé – mais ce que je vais raconter, tout le monde le sait. Ça vous est forcément arrivé, à vous ou l’un de vos proches.

En tant que bibliothécaire médical, nous avons la chance de bénéficier de certains avantages réservés habituellement aux docteurs : la réduction sur l’expresso à la cafette, le respect de certains étudiants en médecine étourdis qui nous prennent pour des praticiens, et les vaccins à l’œil (enfin gratuits, entendons-nous bien), notamment celui de la grippe saisonnière.

La grippe porcine mexicaine (dite A pour ne pas vexer les cochons mexicains) ne fait pas exception à la règle. Alors que le bas peuple faisait la queue plusieurs heures d’affilée dans des gymnases ou des salles des fêtes, les bibliothécaires pouvaient se faire vacciner à l’hôpital.

En l’occurrence, pour votre serviteur, cela s’est traduit par un accueil chaleureux, dans des bureaux déserts, par deux infirmières désœuvrées à qui il restait une dose de vaccin (souvenez-vous, ils sont conditionnés par 10, pour que ce soit moins pratique) :

« Ça tombe bien, il n’y a personne et on allait jeter la dernière dose, vu que c’est la fin de la journée. »

Comme vous le savez, tous n’auront pas eu cette chance, tant l’organisation laissait à désirer : ma conjointe, enceinte jusqu’aux yeux, a reçu son bon de vaccination la veille du terme de sa grossesse (pas de chance, il s’est avéré que c’était aussi le jour de son accouchement ! Too late!). Une amie, qui a accouché un mois avant nous, n’avait pas encore reçu son bon alors que nous venions d’avoir le nôtre. Et si j’écris ce billet, c’est que j’ai reçu le mien (en tant que parent d’un nourrisson, j’imagine) hier (alors que je suis donc vacciné depuis plus d’un mois et que l’épidémie n’a plus le vent en poupe).

Une organisation et un suivi des vaccinations qui forcent le respect. Il vaut peut-être mieux d’ailleurs, puisque le vaccin serait un poison secret distillé par les Illuminati. C’est forcément vrai, ils le disent sur TF1, un peu à leur corps défendant mais bon. Pour une fois que j’ai l’occasion d’encapsuler une vidéo putassière, j’en profite. Ce billet devient vraiment du grand n’importe quoi. Que sont les bibliothèques médicales devenues ?

Intrusion en direct sur TF1 : Dechavanne très en colère !
envoyé par zap-tele. – Gag, sketch et parodie humouristique en video.

Conclusion : en cas de vraie pandémie méchante (ou d’attaque terroriste à l’arme bactériologique, soyons fous), on sera tous morts en dix jours.

En attendant, 4 000 postes vont être supprimés à l’Assistance publique…

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Formations pour les médecins généralistes

Lundi 18 janvier 2010

… et les autres.
Une astuce communiquée ce jour par une collègue chargée des formations aux usagers,astuce  évidente, mais à laquelle je n’aurais pas pensé naturellement.

Quand vous souhaitez monter une formation destinée aux médecins en exercice, et plus particulièrement aux généralistes : privilégier les mois de mai-juin, quand il y a moins d’épidémies, de rhumes, de gastros et de grippes, et qu’ils sont moins sollicités par leurs patients.

Ça coule de source, mais c’est hyper-important, pour éviter d’organiser des formations sans public !

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Tout n’est que com’

Mercredi 16 septembre 2009

Une histoire déprimante ou encourageante, suivant les points de vue.

Discussion avec un anesthésiste de l’hôpital de passage à la bibliothèque.

Je lui demande s’il y a des revues dans sa spécialité auxquelles nous pourrions nous abonner.

Il me parle de l’AFAR, la référence française en matière d’anesthésie-réanimation. Une revue qui n’a cessé de s’améliorer ces dernières années (dixit notre homme), et que tout le monde veut lire dans son service. Il ont bien un abonnement dans leurs bureaux, mais ils sont trente, et le numéro à peine paru s’arrache entre les différents praticiens. Du coup, notre docteur ne peut souvent pas lire le dernier opus, faute de l’avoir vu passer.

Que nenni, je lui dis qu’on peut peut-être demander un abonnement électronique. Comme ça, les gens du service qui ont aussi des identifiants de la fac pourront tous lire en ligne en même temps leur revue préférée.

Et là, stupéfaction : l’AFAR est dans nos abonnements électroniques, disponible depuis 1996 ! Saut que personne n’a l’air au courant au service anesthésie (le cœur de cible, pourtant) – alors que notre accès distant existe depuis bientôt deux ans…

Il y a encore du boulot ! C’est ça qui est à la fois enthousiasmant (on se sent utile) et déprimant (on engloutit des milliers d’euris dans des ressources électroniques dont les premiers intéressés ignorent l’existence).

Comme quoi, les ressources électroniques sans une bonne grosse tranche de com’ par-dessus, ça ne sert pas à grand chose… Faute de mieux, il faut alpaguer toutes les blouses blanches de passage dans la bib pour leur faire l’article de nos ressources. C’est chronophage, un peu déprimant, mais drôlement intéressant, et pour nous, et pour eux (enfin, j’espère !).

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