Articles avec le tag ‘numérisation’

Ambroise, avec ou sans jupe

Lundi 6 décembre 2010

Plutôt que de faire de la pub pour un nouveau site ECN lancé par un éditeur sujet à caution, je préfère parler de la dernière initiative de la BIUM.

Je reproduis ici le message envoyé par son directeur :

À l’occasion du 500e anniversaire de la naissance d’Ambroise Paré,

La BIUM a le plaisir de vous annoncer la mise en ligne de sa nouvelle exposition virtuelle,

« Ambroise Pré, chirurgien en écrivain français »

http://www.bium.univ-paris5.fr/pare/

Cette exposition est complétée par deux corpus :

* l’intégrale des œuvres de Paré (19 textes)

http://www.bium.univ-paris5.fr/histmed/medica/pare.htm

* la littérature médicale française de 16e siècle (273 textes)

http://www.bium.univ-paris5.fr/histmed/medica/littmed16e.htm

Bien entendu, j’en profite pour rappeler cet excellent post dessinatoire qui évoque aussi le grand Ambroise Paré, dans des termes sans doute moins respectueux :

http://tumourrasmoinsbete.blogspot.com/2010/11/jeudi-journee-de-la-jupe.html

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Le manuel du parfait pirate

Samedi 26 septembre 2009

En fait, il s’agit plutôt du piratage des manuels.
Cela m’étonnait aussi, que les bouquins de médecine, si chers, ne soient pas piratés par les étudiants. Il y avait bien eu quelques articles sur TheStudentBay, équivalent du mal-en-point PirateBay, soi-disant pour les manuels estudiantins.

Mais bon, c’était en Suède, donc plutôt j’imagine pour des ouvrages en suédois, ou en anglais.

J’étais bien loin du compte.

Discussion avec un deuxième cycle :
- »Bon, on va vous revoir à la bibliothèque cette année »
- « Non, je n’aurai pas le temps. »
- « Oui, avec toutes nos nouvelles ressources électroniques, je comprends qu’on passe moins souvent. Mais bon, les manuels, il faut bien venir les emprunter. »
- « En fait, je n’ai pas besoin d’emprunter des manuels… »
- « Ah ?! Mais on ne propose rien en ligne. C’est pas la faute demander aux éditeurs français des offres en ligne pourtant… »
- « Comment pensez-vous qu’ils font au Magrheb ou en Afrique, où ils n’ont pas assez d’argent pour s’acheter les livres. Ils se débrouillent. Nous aussi. »

Et moi de découvrir de beaux sites, où l’on trouve tous les jolis manuels dont on a besoin. C’est beau, bien fait, il y a toutes les infos utiles, même des photos de couvertures, des classements par spécialités… C’est un peu rustique (le site n’est qu’un blog, en fait), mais diablement efficace. L’hypocrisie est de mise – l’auteur dit promouvoir les ouvrages, en insérant d’ailleurs pour chaque titre un lien vers Amazon.
Et l’on se retrouve, via des liens Bitorrent, avec de plus ou moins beaux PDF de manuels de médecine en français. Bon, on ne trouve pas tout non plus, parfois, ce n’est pas la dernière édition ou bien la numérisation a été réalisée à la hussarde (devrais-je dire « à la Google » ?) avec pages décalées, effets de manches et petits doigts.

Dormez tranquilles, éditeurs français qui refusez obstinément de nous proposer des manuels en ligne récents pour nos étudiants en médecine. Ces derniers numérisent pour vous. Mais je ne suis pas sûr que vous y gagnerez au bout du compte !

Seuls quelques-uns se lancent timidement sur le marché, au moment où je vous parle. Par exemple, la Collection du conférencier, de l’ogre Elsevier (Masson), disponible sur Numilog (Masson qui propose en tout 21 ebooks médicaux en français sur ce site, au jour d’aujourd’hui, comme on dit en mauvais français). Le problème de Numilog appliqué aux bibliothèques, c’est qu’ils réussissent l’exploit de reproduire dans le monde virtuel les limitations du monde réel : le document est en PDF, mais il n’y a que quelques accès simultanés pour les lecteurs, comme si l’on avait un nombre limité d’exemplaires sur des étagères ! En plus, quand on achète, on économise seulement quelques centimes d’euros par rapport à la version papier. Sans parler du fait qu’on se retrouve bien souvent avec une ancienne édition, alors qu’une nouvelle à jour est par contre disponible… en papier.

[mise à jour : je suis en fait beaucoup trop sévère avec Numilog. Il s'avère que cette société est avant tout un distributeur, qui n'influe en rien sur les choix des éditeurs. Si une maison d'édition ne souhaite diffuser que de vieilles éditions, Numilog n'y peut rien. Au temps pour moi ! Quant au nombre d'exemplaires disponibles, j'imagine que ce sont des choix propres aux bibliothèques]

Bref, le PDF avec tous les défauts du papier !

C’est encore bien timide, tout ça, on sent que les éditeurs font des tests : on ne prend aucun risque en verrouillant bien tout, sans risquer de perdre de l’argent, au pire ce n’est qu’une édition périmée…

L’exemple de l’industrie du disque ne doit pas être suffisamment éclatant…

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Numérisation sauvage

Mercredi 30 avril 2008

Une (bonne ?) idée lancée en l’air – mais qui n’a rien à voir avec les bibliothèques (quoique…).

Je viens d’apprendre que les Archives nationales autorisaient désormais leurs lecteurs à prendre des photos numériques des documents qu’ils consultaient, sans bouger de leur place, sans passer par un quelconque studio photo.

C’est alors que je me souviens avec émotion, la larme à l’oeil, des journées entières passées là-bas, en mon jeune temps, à faire la queue pour obtenir quelques photocopies, alors que j’aurais bien voulu repartir avec des reproductions de tout mon carton, pour travailler plus tard au bureau. Quel temps j’aurais gagné avec un numérique !

D’où une idée saugrenue : pourquoi ne pas obliger les lecteurs qui photographient des archives à laisser en partant une copie de leur carte mémoire, avec les fameux clichés numérisés (en leur demandant bien sûr, à quoi correspondent les photos). Bien sûr, la qualité ne serait pas toujours au rendez-vous (clichés flous, détails sans intérêt, photos non identifiables, etc.). Mais globalement, on numériserait petit à petit pas mal d’archives… Bien sûr, il y aurait des problèmes de droit, avec tous les noms propres et les histoires personnelles qui risqueraient d’apparaître… Ne vaudrait-il mieux pas des clichés pas forcément au top, mais en ligne, que pas de clichés du tout ?

On peut rêver un peu, non ?

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