Encore un coup de fil improbable – je rappelle que je travaille dans une minuscule bibliothèque hospitalière :
- [voix féminine qui fleure bon les pays lointains] Bonjour, je vous téléphone pour une proposition intéressante concernant votre abonnement au gaz.
- Comment vous dire… ? Nous sommes une bibliothèque, nous n’avons pas le gaz.
- Ah. Mais l’électricité ? Tout le monde a l’électricité, et vous devez être abonnés chez EDF ?
- Sans doute. Mais on dépend d’une université, il y a plusieurs milliers d’employés, ce sont des marchés publics et des contrats négociés au niveau national…
- Ah. Mais est-ce vous qui payez les factures d’électricité ?
- …
Tout ça me change grandement. Ces deux dernières années, c’était systématiquement des entreprises qui voulaient à tout prix faire baisser mes impôts : « Comment, vous n’êtes pas intéressés ? Mais tous les gens qui paient des impôts aimeraient les voir baisser. Il y a forcément des gens dans votre équipe que ça intéresse ! Je suis prêt à venir à la bibliothèque pour vous en convaincre ! »
Rions un peu avec le ministère de la Santé – mais ce que je vais raconter, tout le monde le sait. Ça vous est forcément arrivé, à vous ou l’un de vos proches.
En tant que bibliothécaire médical, nous avons la chance de bénéficier de certains avantages réservés habituellement aux docteurs : la réduction sur l’expresso à la cafette, le respect de certains étudiants en médecine étourdis qui nous prennent pour des praticiens, et les vaccins à l’œil (enfin gratuits, entendons-nous bien), notamment celui de la grippe saisonnière.
La grippe porcine mexicaine (dite A pour ne pas vexer les cochons mexicains) ne fait pas exception à la règle. Alors que le bas peuple faisait la queue plusieurs heures d’affilée dans des gymnases ou des salles des fêtes, les bibliothécaires pouvaient se faire vacciner à l’hôpital.
En l’occurrence, pour votre serviteur, cela s’est traduit par un accueil chaleureux, dans des bureaux déserts, par deux infirmières désœuvrées à qui il restait une dose de vaccin (souvenez-vous, ils sont conditionnés par 10, pour que ce soit moins pratique) :
« Ça tombe bien, il n’y a personne et on allait jeter la dernière dose, vu que c’est la fin de la journée. »
Comme vous le savez, tous n’auront pas eu cette chance, tant l’organisation laissait à désirer : ma conjointe, enceinte jusqu’aux yeux, a reçu son bon de vaccination la veille du terme de sa grossesse (pas de chance, il s’est avéré que c’était aussi le jour de son accouchement ! Too late!). Une amie, qui a accouché un mois avant nous, n’avait pas encore reçu son bon alors que nous venions d’avoir le nôtre. Et si j’écris ce billet, c’est que j’ai reçu le mien (en tant que parent d’un nourrisson, j’imagine) hier (alors que je suis donc vacciné depuis plus d’un mois et que l’épidémie n’a plus le vent en poupe).
Une organisation et un suivi des vaccinations qui forcent le respect. Il vaut peut-être mieux d’ailleurs, puisque le vaccin serait un poison secret distillé par les Illuminati. C’est forcément vrai, ils le disent sur TF1, un peu à leur corps défendant mais bon. Pour une fois que j’ai l’occasion d’encapsuler une vidéo putassière, j’en profite. Ce billet devient vraiment du grand n’importe quoi. Que sont les bibliothèques médicales devenues ?
Quand je disais en post liminaire que ce blog serait parfois stupide, je ne pensais pas que cela viendrait aussi vite.
Quoique… Il y a quand même un rapport avec les bibliothèques :
En lisant ce matin un excellent article du trop méconnu blog Jeux vidéos et Bibliothèques, j’ai été pris d’une soudaine poussée de nostalgie. Je me suis dit que par rapport à Word of Warcraft par exemple, les premiers jeux de rôles sur ordinateur étaient d’une pauvreté affligeante. Ce qui m’a rappelé ce tout petit jeu vraiment basique et moche : Moria2.
Grâce à la magie de Google, j’ai pu télécharger ce petit programme qui avait occupé pas mal de mes journées de l’année 1990 (mon premier PC). Et là, malgré l’aspect rudimentaire de la chose, le poison a de nouveau fait son effet, contre toute attente : j’ai bien passé deux heures aujourd’hui à jouer à ce truc (à ma propre consternation).
Alors voilà, bibliothécaires ou pas, je vous mets au défi de battre mon super score de la journée, illustré par la capture d’écran ci-dessous (réalisée dans un ultime éclair de lucidité avant que le Gargal ne m’ait occis). Non seulement je m’engage à publier les records qui pourraient tomber (capture d’écran exigée), mais en plus, je suis preneur de toutes les infos et souvenirs sur ce jeu !
[Mise à jour du 22 février 2014]
Chose promise, chose due, vous m’avez envoyé des captures d’écran, je les publie.
Ci-dessous, le record envoyé par le distingué Nick R. Enjoy !