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Désherbage, essai de mode d’emploi

Dimanche 1 mai 2011

M’étant collé récemment à l’exercice subtil et exaltant du désherbage, je vous joins un petit mémento des choses à ne pas oublier :

- Déjà, se caler sur la liste des recommandations de la conservation partagée pour les périodiques médicaux. C’est elle qui vous dit ce que vous devez garder ou pas, et qui pourrait être intéressé par ce que vous allez jeter. Souvent, les pôles de conservation sont la BIUM (pardon, la BIU Santé !), l’académie de médecine, le CTLes. La BIUM étant généralement le pôle de conservation par défaut, c’est-à-dire qu’ils doivent avoir la collection de référence la plus complète possible pour chaque revue médicale ;

- Faire ensuite votre propre cuisine interne, pour savoir dans quelle mesure vous allez suivre (ou non) ces recommandations : quels sont les titres (et les années !) les plus empruntés, les plus consultés, les plus utiles pour le PEB. Quels sont les titres qui existent ou pas en électronique, pour quelles années, avez-vous les archives ou seulement les numéros courants, etc.

- Au final, vous avez une liste de titres dont vous souhaitez vous débarrasser, avec les années concernées. Liste qui contiendra bien évidemment l’ISSN, qui fait référence. Pas mal non plus, le métrage correspondant à ce que vous donnez : intéressant pour vous (pour évaluer l’ampleur de la tâche et remplir les bons de transfert, l’ESGBU, votre rapport annuel, etc.) et pour les pôles qui seraient intéressés pour récupérer une partie de vos collections (combien de mètres linéaires vont-ils devoir libérer ?) ;

- Envoyer d’abord la liste aux autres bibliothèques de votre réseau. Puis aux pôles de conservation concernés (une liste personnalisée pour chacun, personne n’aime parcourir une liste de 200 titres quand on n’est pôle que pour une revue dans ladite liste). Puis, en dernier recours, les autres bibliothèques qui ne seraient pas pôles, mais qui ont une collection suffisamment importante des revues concernées pour vouloir combler des lacunes ;

- En fonction des réponses, prélever dans vos collections les numéros demandés par d’autres bibliothèques, et les leur envoyer (ou elles viennent les chercher) ;

- Faire venir une benne à côté de votre bibliothèque pour jeter ce qui n’est demandé par personne. Calculer avant le volume nécessaire. Le volume d’une revue, en gros = hauteur d’un numéro (30 cm) X largeur (20 cm) X métrage de la revue = 0.3 X 0.2 X métrage. Vous obtenez un chiffre en mètres cubes. À multiplier au minimum par DEUX pour calculer le volume de la benne nécessaire (quand vous jetez des revues, elles s’étalent dans la benne et leur volume enfle, enfle, enfle…). Souvent les bennes papier font 15 m3 minimum.

- Contacter donc un transporteur pour obtenir une ou plusieurs bennes, spécial papier. Vous pouvez généralement y jeter aussi les cartons ou les boîtes qui accompagnent les revues. Les bennes doivent être fermées, pour que personne ne fouille dedans pour récupérer vos trésors, ou n’y jette un mégot de cigarette, par exemple (les autodafés, ça craint). Une benne fermée s’ouvre souvent par des panneaux situés en haut (sortes de petites fenêtres), ou carrément par des portes à une des extrémités. Souvent, vous payez la dépose et la reprise de la benne, quel que soit le temps qu’elle reste sur place. Prévoyez donc large, pour être sûrs d’avoir fini. Par exemple, à 4 personnes, on bazarde 200 ml bien préparés en une journée de travail. Au final, le transporteur devra vous remettre un certificat de recyclage.

- Prévenir les services de l’hôpital que vous voulez faire installer une benne près de votre bibliothèque. Prévenir notamment la sécurité, pour qu’ils réservent l’emplacement (en neutralisant par exemple des places de parking avec du rubalise ou des plots) et avertissent les vigiles de la barrière de l’arrivée d’une benne (ce qui se fera souvent le matin, vers 6h30, quand l’hôpital n’est pas encore trop encombré de voitures et ambulances en triple file et vous ne serez donc peut-être pas présent pour veiller à la bonne marche des choses). Attention aussi, on ne dépose pas de benne à moins de 8m de la façade d’un IGH (immeuble de grande hauteur) ;

- Identifier physiquement sur vos étagères ce qui doit partir ou pas. Ne mélanger pas du « à jeter » et « à garder » sur une même tablette, sinon tout va se mélanger. Ne pas mettre non plus une grosse étiquette « pilon » sur les étagères à jeter, au risque de vous faire harceler par les lecteurs et les médecins ( »Quoi, vous osez jeter des livres et des revues !?« ) ;

Prévoir le matériel et les équipes pour le grand jour. Si vous avez le temps, vous pouvez mettre vos revues en carton, ce sera plus pratique pour le jour J : pas besoin de se poser des questions face aux étagères pour savoir ce qu’on garde ou pas, on met tout sur une palette et basta. Pas besoin d’acheter des cartons, les pharmacies des hôpitaux en jettent des dizaines chaque jour, ils vous les donneront si vous demandez gentiment ;

- Ne pas faire de cartons trop gros. Rien de plus lourd qu’un carton rempli de papier ! Et des cartons solides aussi, avec les bords croisés en dessous (et pas simplement repliés) et scotchés en plus. Rien de plus chiant qu’un carton qui s’ouvre par en-dessous quand on le soulève !

- Si les revues sont en carton, pour le transport prévoir des diables, ou des transpalettes. Ne pas les charger trop, surtout si vous avez une pente à descendre ou à monter pour atteindre la benne !

- Si vos revues ne sont pas en carton, pas de panique : des chariots à livres suffisent. Du moment que les revues sont bien tassées dessus, ça tiendra jusqu’à la benne. Encore mieux : le caddie de supermarché, le top du top pour les revues en vrac !

- Le jour J, ne venez pas en costume, mais avec en t-shirt, jeans et si possible chaussures de sécurité (coquées). Un carton ou une roue de chariot sur un pied, ça fait très très mal. Faites-vous acheter des blouses, des masques anti-poussière, des gants (de manutention, pas des gants en tissu pour tourner délicatement les pages d’un manuscrit ! Et encore, il paraît que les gants pour tourner les pages de manuscrit, c’est mal) ;

- Une fois que tout cela est fait, défoulez-vous et balancez tout dans la benne !

Voilà, vous avez désherbé, félicitations !

(si vous voyez des choses à rajouter, lâchez vos com’;-)

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Erreur de jeunesse avec les vieux livres

Jeudi 11 octobre 2007

Une erreur à ne pas commettre en banque de prêt.

Vous bipez un retour, s’affiche le message « mettre de côté l’ouvrage pour pilon« . Et là, vous faites l’erreur de penser tout haut :

« Ah ben, cet ouvrage-là, il ne faut pas le ranger, il va être pilonné… »

La lectrice :

« Ca veut dire quoi, pilonné ? »

« Ben on va le détruire, le jeter quoi, il est trop vieux…« 

La lectrice, les yeux écarquillés, la voix tremblante :

« Vous… vous jetez des livres ? A… la poubelle ?« 

C’est là que vous sentez que vous avez fait une boulette :

« Euh. Oui, quand ils sont trop vieux, ou trop abîmés, on les jette. Et puis on en rachète des neufs, quoi. C’est mieux pour vous. »

« Ah mais non, si vous le jetez, je veux bien le récupérer ce livre, moi. Je veux même bien le racheter ! »

« Je crois que ça va pas être possible, ça…« 

Tout ça me rappelle le débat récent à la suite de l’article de Jean-Yves Mollier dans Télérama… Voir ici pour plus d’infos.

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