Archive pour la catégorie ‘Paroles de bibliothécaires’

Le bibliothécaire m’a sauver

Jeudi 1 juillet 2010

Pour tordre le coup aux mauvais plaisants qui pensent que les lecteurs n’ont pas besoin de nous.

Bibliothèque Faidherbe, ce soir. Il fait chaud. Trop chaud. Je cherche le tome 3 de la Guerre d’Alan, excellente BD d’Emmanuel Guibert que je devais lire depuis longtemps. Une dessinatrice de mes connaissances m’en disait des tonnes de bien quand, dans notre folle jeunesse, nous arpentions les ruelles d’Angoulême malgré les frimas de janvier.

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En tant que bibliothécaire, je mets un point d’honneur à utiliser le catalogue quand je ne trouve pas un livre. Malgré les défauts de celui de la Ville de Paris, qui mouline quand même pas mal, même quand on est sur un de leurs postes. Je ne devrais pas faire le malin, l’OPAC de ma faculté ne marche qu’un jour sur deux en ce moment…

Deux exemplaires pour le tome 3, un emprunté, un disponible. Rien dans les bacs. Rien sur les chariots de retour (mais d’autres pépites intéressantes qui finissent dans ma musette). Rien sur les présentoirs. Au renseignement bibliographique, on tente en vain de m’aider. En me demandant si la guerre d’Alan, c’est le titre en série. Heureusement que je suis de la partie, sinon je n’aurais sans doute rien compris. Ah, le jargon des bibliothécaires

Je renouvelle mon désarroi au prêt. Où est passé ce tome 3, disponible mais introuvable ? Et là fulgurance du bibliothécaire. La guerre d’Alan est sortie en un volume regroupant tous les tomes. Retour au SIGB. Ils l’ont ici. Lourd, mais plus beau et surtout complet, plus de problèmes de tomes perdus. Ca tombe bien, je voulais aussi reprendre le tome 1 pour le conseiller à ma femme. Je le prends. Nickel.

Merci à toi, bibliothécaire chevelu de la bibliothèque Faidherbe. Sous tes allures de rocker cool et désabusé, tu es un pro du renseignement bibliographique (faut bien que je jargonne aussi !). Grâce à toi, mon ami, mon frère, je ne suis pas reparti bredouille, et je vais enfin savoir comment se termine la Seconde Guerre mondiale, en tout cas pour ce grand nigaud d’Alan.

C’est pas l’OPAC qui m’aurait aidé comme ça. Merci, j’avais bien besoin de toi, sans le savoir.

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Faire le bonheur des lecteurs malgré eux

Mardi 19 janvier 2010

Dit et entendu lors d’une réunion de direction, à propos des lecteurs qui dédaignent les formations usagers que nous proposons en bibliothèque :

« Les lecteurs ne savent pas qu’ils ont besoin de nous« 

Sourires convenus dans l’assistance…

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Paramédicales, soleil des BU (Je t’aime, moi non plus)

Samedi 14 juin 2008

Les paramédicaux sont souvent des paramédicales. Car il faut bien le dire, les hommes ne se bousculent pas dans les formations d’orthophonie ou de psychomotricité.

Je me souviens, la larme à l’œil, de ma première formation. Par un petit (lundi) matin blême, il s’agissait de présenter les ressources de nos bibliothèques à la nouvelle promotion de psychomotriciens. Lesquels se sont révélés être, pour la plupart, des psychomotriciennes. Les quelques mâles de la meute s’étaient regroupés par grappe de 2 ou 3, dans un coin de la salle, près des fenêtres, peut-être pour pouvoir se sauver plus vite en cas de réaction anti-masculine inopinée de la part de leurs camarades. C’était tout mignon, et l’on ignorait s’il fallait plaindre ces quelques esseulés, perdus dans cette société matriarcale, ou les envier, à passer 2 ou 3 ans d’études en si bonne compagnie.

De retour à la bibliothèque, et à la faculté de manière plus générale, on s’aperçoit au contraire que les paramédicaux ne sont pas toujours à la fête. Toute l’attention se focalise sur les D4, sur qui repose l’honneur de l’université : ils se doivent de briller au concours de l’Internat face aux carabins concurrents de France et de Navarre. Les paramédicaux se contentent, eux, de la portion congrue : salles de formation éparpillées aux quatre coins des campus, rayons maigrichons dans les bibliothèques…

Et les étudiants de médecine ne semblent pas toujours voir d’un bon œil ce « para-public », qui vient lui piquer des places de lecture déjà chères. Les bouquins et mémoires paramédicaux représentent autant de mètres linéaires qui ne sont plus dévolus aux ouvrages de médecine pure. Sans parler des tests, que les psychomotriciens s’évertuent à tester (c’est le cas de le dire) au milieu des autres lecteurs, avec force lancers de balles en caoutchouc et exercices d’équilibre divers et variés.

Et pourtant… Pourtant, il y a un moment de l’année où les étudiants de médecine regrettent ces « para-sites » (jeu de mot facile). C’est quand elles ont fini leurs examens. Quelle ne fut pas ma surprise, ces jours derniers, d’entendre plusieurs étudiants se lamenter sur la subite disparition des paramédicales, envahisseuses certes, mais accortes tout de même, qu’ils prenaient apparemment plaisir à regarder passer du coin de l’œil, en faisant mine de plancher sur un bouquin d’anatomie. C’est vrai, il y a des choses qu’on n’apprend pas dans les livres

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La Bioume

Mercredi 30 avril 2008

Non, il ne s’agit pas d’un film avec Sophie Marceau, mais d’une vraie question pour les bibliothécaires médicaux.

J’ai remarqué que la moitié des collègues parlaient de Bioume, quand ils voulaient parler de la BIUM. Franchement, qui peut m’expliquer cette prononciation ? Comme si la BIUM, de par son honorable héritage, avait en fait un nom latin, comme à l’époque où cette langue était le lot commun des médecins et autres universitaires…

Et en Suisse, on prononce ça comment ?

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Librarian ou libraire ?

Vendredi 14 décembre 2007

Anecdote en passant, qui prête à sourire :

L’autre jour, dans une commission de la faculté de médecine, mes collègues et moi-même nous sommes fait appeler « les libraires« …

Au début, ça m’a vexouillé, puis je me suis dis qu’il n’y avait pas de raison : libraire est un aussi beau métier que bibliothécaire, et puis la personne qui a fait la confusion est un américanophile convaincu, qui a passé pas mal de temps aux States. On va dire qu’il a pensé « librarians » – ce qui m’arrive également de temps en temps, à force de lire des « library » à tire-larigot dans tous ces articles en anglais…

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Erreur de jeunesse avec les vieux livres

Jeudi 11 octobre 2007

Une erreur à ne pas commettre en banque de prêt.

Vous bipez un retour, s’affiche le message « mettre de côté l’ouvrage pour pilon« . Et là, vous faites l’erreur de penser tout haut :

« Ah ben, cet ouvrage-là, il ne faut pas le ranger, il va être pilonné… »

La lectrice :

« Ca veut dire quoi, pilonné ? »

« Ben on va le détruire, le jeter quoi, il est trop vieux…« 

La lectrice, les yeux écarquillés, la voix tremblante :

« Vous… vous jetez des livres ? A… la poubelle ?« 

C’est là que vous sentez que vous avez fait une boulette :

« Euh. Oui, quand ils sont trop vieux, ou trop abîmés, on les jette. Et puis on en rachète des neufs, quoi. C’est mieux pour vous. »

« Ah mais non, si vous le jetez, je veux bien le récupérer ce livre, moi. Je veux même bien le racheter ! »

« Je crois que ça va pas être possible, ça…« 

Tout ça me rappelle le débat récent à la suite de l’article de Jean-Yves Mollier dans Télérama… Voir ici pour plus d’infos.

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Après les périodiques morts…

Lundi 24 septembre 2007

Entendu aujourd’hui dans une bibliothèque où l’on se plaint de ne plus recevoir assez de lecteurs pour les périodiques :

« J’ai de moins en moins de lecteurs vivants ! »

Image tirée de la première séquence de l’excellent SOS Fantômes.

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