Articles avec le tag ‘paramédicaux’

EM-Consulte devient EM-Premium. Et alors ?

Mercredi 2 février 2011

Au départ, la terre était une immense boule de feu, et il y avait l’encyclopédie médico-chirurgicale.

Une de ces publications en feuillets, dans des dizaines de classeurs, qu’il fallait mettre à jour en permanence. Retirer les feuillets trop vieux, en mettre de nouveaux à la place, qu’on recevait par courrier. L’intégrale de l’EMC faisait presque dans les 10 mètres linéaires. Un casse-tête en termes de place et de gestion. Vous savez, le genre de truc qui existe aussi en droit…

Mais une bonne encyclopédie médicale, en français, par spécialités, avec de bonnes bibliographies à la fin de chaque article. Et mise à jour en permanence, donc. Avec, une fois n’est pas coutume, des choses intéressantes pour les paramédicaux, orthophonie, psychomotricité, orthoptie…

Puis est venue EM-Consulte, habile jeu de mots pour garder EMC (le nouvel EM étant peut-être une référence à Elsevier-Masson, l’éditeur ?). La version en ligne de ladite encyclopédie. Plus de problèmes de place, plus de problème de mise à jour. Mais des problèmes avec les vieux lecteurs qui ne comprenaient pas pourquoi on avait bazardé nos exemplaires papier – exemplaires que, soit dit en passant, aucun service de l’hôpital n’avait souhaité récupérer.

Mais de bons gros défauts aussi :

- Aucune possibilité d’accès distant pour les bibliothèques (hallucinant mais vrai) ;

- Plus aucune trace des vieux articles archivés avant 2003 (dommage… fallait pas jeter tout le papier !) ;

- Des résultats pollués par des articles de revues Elsevier, pertinents, mais souvent payants et pas accessibles, au beau milieu des articles de l’encyclopédie.

Puis est venu en ce début d’année 2011 EM-Premium, une nouvelle plateforme qui remplace EM-Consulte (dommage, ça fait plus « EMC » ça !).

Un gros bon point : l’accès distant serait paraît-il possible, moyennant une majoration de 5% du prix (il était temps, les gars !).

Un gros point noir : toujours pas Zotero-compatible. Ni avec aucun autre outil de gestion bibliographique, pour ce que m’en avaient dit les techiniciens de Masson…

Tiens, pendant qu’on parle d’Elsevier, une université a enfin réussi à renégocier les contrats avec cet éditeur : http://www.upmc.fr/fr/salle_de_presse/upmc_dans_les_medias/agences/elsevier.html

Un exemple à suivre, soutenu par les chercheurs (en tout cas ceux avec qui j’ai eu l’heur d’en discuter), qui voient eux aussi d’un mauvais oeil les pratiques monopolistiques de cet éditeur.

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Paramédicales, soleil des BU (Je t’aime, moi non plus)

Samedi 14 juin 2008

Les paramédicaux sont souvent des paramédicales. Car il faut bien le dire, les hommes ne se bousculent pas dans les formations d’orthophonie ou de psychomotricité.

Je me souviens, la larme à l’œil, de ma première formation. Par un petit (lundi) matin blême, il s’agissait de présenter les ressources de nos bibliothèques à la nouvelle promotion de psychomotriciens. Lesquels se sont révélés être, pour la plupart, des psychomotriciennes. Les quelques mâles de la meute s’étaient regroupés par grappe de 2 ou 3, dans un coin de la salle, près des fenêtres, peut-être pour pouvoir se sauver plus vite en cas de réaction anti-masculine inopinée de la part de leurs camarades. C’était tout mignon, et l’on ignorait s’il fallait plaindre ces quelques esseulés, perdus dans cette société matriarcale, ou les envier, à passer 2 ou 3 ans d’études en si bonne compagnie.

De retour à la bibliothèque, et à la faculté de manière plus générale, on s’aperçoit au contraire que les paramédicaux ne sont pas toujours à la fête. Toute l’attention se focalise sur les D4, sur qui repose l’honneur de l’université : ils se doivent de briller au concours de l’Internat face aux carabins concurrents de France et de Navarre. Les paramédicaux se contentent, eux, de la portion congrue : salles de formation éparpillées aux quatre coins des campus, rayons maigrichons dans les bibliothèques…

Et les étudiants de médecine ne semblent pas toujours voir d’un bon œil ce « para-public », qui vient lui piquer des places de lecture déjà chères. Les bouquins et mémoires paramédicaux représentent autant de mètres linéaires qui ne sont plus dévolus aux ouvrages de médecine pure. Sans parler des tests, que les psychomotriciens s’évertuent à tester (c’est le cas de le dire) au milieu des autres lecteurs, avec force lancers de balles en caoutchouc et exercices d’équilibre divers et variés.

Et pourtant… Pourtant, il y a un moment de l’année où les étudiants de médecine regrettent ces « para-sites » (jeu de mot facile). C’est quand elles ont fini leurs examens. Quelle ne fut pas ma surprise, ces jours derniers, d’entendre plusieurs étudiants se lamenter sur la subite disparition des paramédicales, envahisseuses certes, mais accortes tout de même, qu’ils prenaient apparemment plaisir à regarder passer du coin de l’œil, en faisant mine de plancher sur un bouquin d’anatomie. C’est vrai, il y a des choses qu’on n’apprend pas dans les livres…

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