Le bibliothécaire m’a sauver

Pour tordre le coup aux mauvais plaisants qui pensent que les lecteurs n’ont pas besoin de nous.

Bibliothèque Faidherbe, ce soir. Il fait chaud. Trop chaud. Je cherche le tome 3 de la Guerre d’Alan, excellente BD d’Emmanuel Guibert que je devais lire depuis longtemps. Une dessinatrice de mes connaissances m’en disait des tonnes de bien quand, dans notre folle jeunesse, nous arpentions les ruelles d’Angoulême malgré les frimas de janvier.

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En tant que bibliothécaire, je mets un point d’honneur à utiliser le catalogue quand je ne trouve pas un livre. Malgré les défauts de celui de la Ville de Paris, qui mouline quand même pas mal, même quand on est sur un de leurs postes. Je ne devrais pas faire le malin, l’OPAC de ma faculté ne marche qu’un jour sur deux en ce moment…

Deux exemplaires pour le tome 3, un emprunté, un disponible. Rien dans les bacs. Rien sur les chariots de retour (mais d’autres pépites intéressantes qui finissent dans ma musette). Rien sur les présentoirs. Au renseignement bibliographique, on tente en vain de m’aider. En me demandant si la guerre d’Alan, c’est le titre en série. Heureusement que je suis de la partie, sinon je n’aurais sans doute rien compris. Ah, le jargon des bibliothécaires

Je renouvelle mon désarroi au prêt. Où est passé ce tome 3, disponible mais introuvable ? Et là fulgurance du bibliothécaire. La guerre d’Alan est sortie en un volume regroupant tous les tomes. Retour au SIGB. Ils l’ont ici. Lourd, mais plus beau et surtout complet, plus de problèmes de tomes perdus. Ca tombe bien, je voulais aussi reprendre le tome 1 pour le conseiller à ma femme. Je le prends. Nickel.

Merci à toi, bibliothécaire chevelu de la bibliothèque Faidherbe. Sous tes allures de rocker cool et désabusé, tu es un pro du renseignement bibliographique (faut bien que je jargonne aussi !). Grâce à toi, mon ami, mon frère, je ne suis pas reparti bredouille, et je vais enfin savoir comment se termine la Seconde Guerre mondiale, en tout cas pour ce grand nigaud d’Alan.

C’est pas l’OPAC qui m’aurait aidé comme ça. Merci, j’avais bien besoin de toi, sans le savoir.

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3 réponses à “Le bibliothécaire m’a sauver”

  1. Vincent a.k.a the cool librarian dit :

    Cher collègue …

    Mon ego est gonflé à bloc depuis qu’une amie m’a signalé cet article ! J’ai bien envie de l’envoyer à ma direction afin de la motiver à augmenter le salaire des agents de bibliothèques municipales !! Bien sur, cela est loin d’être aussi simple, mais peu importe, puisque ta gratitude, cher confrère, aura suffit à embellir ma journée !

    Au plaisir..

    Le bibliothécaire chevelu…

  2. Mo dit :

    Je n’ai pas le souvenir d’avoir lu une histoire professionnelle aussi émouvante et palpitante.
    Quel beau métier vraiment! Faute de réjouissantes perspectives d’avenir, on a au moins des collègues marrants et au taquet.

  3. Iza dit :

    Un grand bravo à mon collègue Vincent ! (J’espère que cette excellente série t’a plu ;)

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