Articles avec le tag ‘lecteur’

Tout n’est que com’

Mercredi 16 septembre 2009

Une histoire déprimante ou encourageante, suivant les points de vue.

Discussion avec un anesthésiste de l’hôpital de passage à la bibliothèque.

Je lui demande s’il y a des revues dans sa spécialité auxquelles nous pourrions nous abonner.

Il me parle de l’AFAR, la référence française en matière d’anesthésie-réanimation. Une revue qui n’a cessé de s’améliorer ces dernières années (dixit notre homme), et que tout le monde veut lire dans son service. Il ont bien un abonnement dans leurs bureaux, mais ils sont trente, et le numéro à peine paru s’arrache entre les différents praticiens. Du coup, notre docteur ne peut souvent pas lire le dernier opus, faute de l’avoir vu passer.

Que nenni, je lui dis qu’on peut peut-être demander un abonnement électronique. Comme ça, les gens du service qui ont aussi des identifiants de la fac pourront tous lire en ligne en même temps leur revue préférée.

Et là, stupéfaction : l’AFAR est dans nos abonnements électroniques, disponible depuis 1996 ! Saut que personne n’a l’air au courant au service anesthésie (le cœur de cible, pourtant) – alors que notre accès distant existe depuis bientôt deux ans…

Il y a encore du boulot ! C’est ça qui est à la fois enthousiasmant (on se sent utile) et déprimant (on engloutit des milliers d’euris dans des ressources électroniques dont les premiers intéressés ignorent l’existence).

Comme quoi, les ressources électroniques sans une bonne grosse tranche de com’ par-dessus, ça ne sert pas à grand chose… Faute de mieux, il faut alpaguer toutes les blouses blanches de passage dans la bib pour leur faire l’article de nos ressources. C’est chronophage, un peu déprimant, mais drôlement intéressant, et pour nous, et pour eux (enfin, j’espère !).

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Sur la plage abandonnée…

Mercredi 9 septembre 2009

Une de mes premières blouses blanches de la rentrée. Deux, en l’occurrence, puisque ce sont deux médecins, un homme et une femme, qui se présentent à mon bureau.
Le médecin s’avance le premier, il a l’air embarrassé. Il me tend un pauvre livre, tout gondolé, qui a l’air d’avoir pris un bain. C’est le cas de le dire :

« Je suis désolé. J’étais sur la plage, et une vague a emporté le livre que j’étais en train de lire…« 

Le livre en question est en effet furieusement sexy : « Psychopathologie de l’adolescent« .


A la limite, j’imaginais les étudiants en train de potasser leurs manuels pendant leurs vacances, dans leur fièvre interne. Mais imaginer une blouse blanche, en train de lire un de nos bouquins de 3e cycle sur la plage, ça ne m’était pas passé par la coucourde.

« Ne vous en faites pas. Au moins, il aura vu la mer avant de rendre l’âme, ça ne doit pas arriver à beaucoup de nos livres !« 

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Les jours à risque en BU de médecine

Lundi 22 juin 2009

En bibliothèque de médecine, il y a des jours différents des autres.

Bien souvent, nos étudiants sont très attachés à leurs bibliothèques. C’est là qu’ils suent sang et eau pendant 6 ou 7 ou 8 ans avant de décrocher leur internat. Alors quand ils franchissent une étape, ils aiment bien la fêter, si possible à la bibliothèque, lieu hautement symbolique.

Ce qui n’est pas pour arranger nos affaires.

La date à risque est par définition le soir du dernier jour de l’ECN. Les étudiants sont alors tentés de débouler en BU avec force bouteilles de bière et enceintes pour célébrer la fin du calvaire. La fiesta qui s’ensuit présente de nombreux désavantages  : tapage qui empêche les autres étudiants de travailler, projections de liquides et autres détritus qui font le délice des équipes de ménage du lendemain matin, acrobaties diverses qui envoient parfois certains candidats… aux urgences toutes proches, où ils se font tancer par leurs compères de garde !

Autre date à risque : le premier soir de l’amphithéâtre dit « de garnison« , où les futurs internes choisissent enfin leur spécialité. Les premiers reçus, qui décrochent donc la spécialité de leur choix, sont heureux d’aller fêter cela à la bibliothèque. Les autres soirs sont plus calmes : quand on est moins bien classé et qu’on a pas eu la spécialité qu’on souhaitait, on est moins guilleret !

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Encore plus d’étudiants !

Mercredi 18 juin 2008

Lu dans le Canard enchaîné de cette semaine :

Notre président aurait envisagé, le 11 juin dernier, devant des sénateurs, de supprimer le numerus clausus à la fin de la première année de médecine. Ce qui signifie beaucoup plus d’étudiants en deuxième, puis en troisième, puis en quatrième année, et ainsi de suite…

C’est peut-être une bonne nouvelle pour les étudiants, mais pour les bibliothèques ? Ca veut dire encore plus de public, dans des espaces déjà surchargés pour certains, et qui ne sont guère extensibles… Il y a déjà des étudiants qui bossent dans le couloir devant la bib, faute de place en salle. S’ils sont trois ou quatre fois plus nombreux, pourra-t-on encore passer dans le couloir ?

À suivre…

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Paramédicales, soleil des BU (Je t’aime, moi non plus)

Samedi 14 juin 2008

Les paramédicaux sont souvent des paramédicales. Car il faut bien le dire, les hommes ne se bousculent pas dans les formations d’orthophonie ou de psychomotricité.

Je me souviens, la larme à l’œil, de ma première formation. Par un petit (lundi) matin blême, il s’agissait de présenter les ressources de nos bibliothèques à la nouvelle promotion de psychomotriciens. Lesquels se sont révélés être, pour la plupart, des psychomotriciennes. Les quelques mâles de la meute s’étaient regroupés par grappe de 2 ou 3, dans un coin de la salle, près des fenêtres, peut-être pour pouvoir se sauver plus vite en cas de réaction anti-masculine inopinée de la part de leurs camarades. C’était tout mignon, et l’on ignorait s’il fallait plaindre ces quelques esseulés, perdus dans cette société matriarcale, ou les envier, à passer 2 ou 3 ans d’études en si bonne compagnie.

De retour à la bibliothèque, et à la faculté de manière plus générale, on s’aperçoit au contraire que les paramédicaux ne sont pas toujours à la fête. Toute l’attention se focalise sur les D4, sur qui repose l’honneur de l’université : ils se doivent de briller au concours de l’Internat face aux carabins concurrents de France et de Navarre. Les paramédicaux se contentent, eux, de la portion congrue : salles de formation éparpillées aux quatre coins des campus, rayons maigrichons dans les bibliothèques…

Et les étudiants de médecine ne semblent pas toujours voir d’un bon œil ce « para-public », qui vient lui piquer des places de lecture déjà chères. Les bouquins et mémoires paramédicaux représentent autant de mètres linéaires qui ne sont plus dévolus aux ouvrages de médecine pure. Sans parler des tests, que les psychomotriciens s’évertuent à tester (c’est le cas de le dire) au milieu des autres lecteurs, avec force lancers de balles en caoutchouc et exercices d’équilibre divers et variés.

Et pourtant… Pourtant, il y a un moment de l’année où les étudiants de médecine regrettent ces « para-sites » (jeu de mot facile). C’est quand elles ont fini leurs examens. Quelle ne fut pas ma surprise, ces jours derniers, d’entendre plusieurs étudiants se lamenter sur la subite disparition des paramédicales, envahisseuses certes, mais accortes tout de même, qu’ils prenaient apparemment plaisir à regarder passer du coin de l’œil, en faisant mine de plancher sur un bouquin d’anatomie. C’est vrai, il y a des choses qu’on n’apprend pas dans les livres

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6 ans de retard

Jeudi 10 avril 2008

Surprise aujourd’hui à la banque de prêt :

Voici un client un lecteur qui arrive avec un livre qu’il aurait dû rendre… en 2002 !

6 ans de retard. Chez nous, 1 jour de retard, c’est un jour de suspension de prêt. Et donc, 6 ans, ça fait 6 ans de suspension de prêt.

« Hé bien, Monsieur, merci d’avoir ramené le livre. Vous pourrez emprunter à nouveau… en 2014. A bientôt ! »

Explication de texte : en fait, ce lecteur, inscrit autrefois à la bibliothèque, avait voulu se réinscrire chez nous le mois dernier. C’est à ce moment qu’on lui avait signalé ce léger retard, dont, bien évidemment, il n’était pas au courant. Après un mois de recherche, il a enfin retrouvé l’ouvrage chez lui et nous l’a rapporté.

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Erreur de jeunesse avec les vieux livres

Jeudi 11 octobre 2007

Une erreur à ne pas commettre en banque de prêt.

Vous bipez un retour, s’affiche le message « mettre de côté l’ouvrage pour pilon« . Et là, vous faites l’erreur de penser tout haut :

« Ah ben, cet ouvrage-là, il ne faut pas le ranger, il va être pilonné… »

La lectrice :

« Ca veut dire quoi, pilonné ? »

« Ben on va le détruire, le jeter quoi, il est trop vieux…« 

La lectrice, les yeux écarquillés, la voix tremblante :

« Vous… vous jetez des livres ? A… la poubelle ?« 

C’est là que vous sentez que vous avez fait une boulette :

« Euh. Oui, quand ils sont trop vieux, ou trop abîmés, on les jette. Et puis on en rachète des neufs, quoi. C’est mieux pour vous. »

« Ah mais non, si vous le jetez, je veux bien le récupérer ce livre, moi. Je veux même bien le racheter ! »

« Je crois que ça va pas être possible, ça…« 

Tout ça me rappelle le débat récent à la suite de l’article de Jean-Yves Mollier dans Télérama… Voir ici pour plus d’infos.

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