La règle n°17

18 septembre 2009

Aujourd’hui, j’ai encore oublié la règle n°17, malgré mes mésaventures passées :

À l’hôpital, ne rentre jamais dans une zone que tu n’as pas clairement identifiée.

En cherchant des bibliothèques de médecine, je m’étais déjà retrouvé dans des services de réanimation néonatale. J’avais traversé des urgences de pédiatrie, semées d’embûches et de bambins blessés et hurlants. J’avais failli rentrer dans une chapelle mortuaire en plein office.

Je suis désormais passé à la vitesse supérieure. À ma décharge, je ne me méfiais pas. Pour une fois, je déambulais dans le bâtiment dévolu à l’université – certes sur le site de l’hôpital, mais pas dans une zone vraiment hospitalière. Au pire, je pensais me perdre dans des couloirs obscurs en cherchant la grande desserte centrale que je sais courir sous toute la longueur du bâtiment.

Mais en poussant cette porte inconnue, je me retrouve (avec une collègue), dans une petite cour exigue et un peu sordide. Personne. Des paravents à notre gauche. Des paravents ? Tiens, c’est rigolo, ça. Qu’est-ce qu’il y a derrière ? Tiens, un cercueil. Un cercueil ouvert ! Ah non, PLUSIEURS CERCUEILS OUVERTS !

C’est vrai, je l’avais oublié, le funérarium de l’hôpital est hébergé dans le bâtiment de la fac. Là où l’on trouve les non-publics, les lecteurs morts, comme l’avait dit une fois l’une de mes collègues

C’est quand même sympa, un funérarium ouvert aux quatre vents, où tout à chacun peut rentrer librement pendant l’heure du déjeuner. La prochaine fois que je m’ennuie à la bibliothèque, je saurai quoi faire…

Argh !

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Tout n’est que com’

16 septembre 2009

Une histoire déprimante ou encourageante, suivant les points de vue.

Discussion avec un anesthésiste de l’hôpital de passage à la bibliothèque.

Je lui demande s’il y a des revues dans sa spécialité auxquelles nous pourrions nous abonner.

Il me parle de l’AFAR, la référence française en matière d’anesthésie-réanimation. Une revue qui n’a cessé de s’améliorer ces dernières années (dixit notre homme), et que tout le monde veut lire dans son service. Il ont bien un abonnement dans leurs bureaux, mais ils sont trente, et le numéro à peine paru s’arrache entre les différents praticiens. Du coup, notre docteur ne peut souvent pas lire le dernier opus, faute de l’avoir vu passer.

Que nenni, je lui dis qu’on peut peut-être demander un abonnement électronique. Comme ça, les gens du service qui ont aussi des identifiants de la fac pourront tous lire en ligne en même temps leur revue préférée.

Et là, stupéfaction : l’AFAR est dans nos abonnements électroniques, disponible depuis 1996 ! Saut que personne n’a l’air au courant au service anesthésie (le cœur de cible, pourtant) – alors que notre accès distant existe depuis bientôt deux ans…

Il y a encore du boulot ! C’est ça qui est à la fois enthousiasmant (on se sent utile) et déprimant (on engloutit des milliers d’euris dans des ressources électroniques dont les premiers intéressés ignorent l’existence).

Comme quoi, les ressources électroniques sans une bonne grosse tranche de com’ par-dessus, ça ne sert pas à grand chose… Faute de mieux, il faut alpaguer toutes les blouses blanches de passage dans la bib pour leur faire l’article de nos ressources. C’est chronophage, un peu déprimant, mais drôlement intéressant, et pour nous, et pour eux (enfin, j’espère !).

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Sur la plage abandonnée…

9 septembre 2009

Une de mes premières blouses blanches de la rentrée. Deux, en l’occurrence, puisque ce sont deux médecins, un homme et une femme, qui se présentent à mon bureau.
Le médecin s’avance le premier, il a l’air embarrassé. Il me tend un pauvre livre, tout gondolé, qui a l’air d’avoir pris un bain. C’est le cas de le dire :

« Je suis désolé. J’étais sur la plage, et une vague a emporté le livre que j’étais en train de lire…« 

Le livre en question est en effet furieusement sexy : « Psychopathologie de l’adolescent« .


A la limite, j’imaginais les étudiants en train de potasser leurs manuels pendant leurs vacances, dans leur fièvre interne. Mais imaginer une blouse blanche, en train de lire un de nos bouquins de 3e cycle sur la plage, ça ne m’était pas passé par la coucourde.

« Ne vous en faites pas. Au moins, il aura vu la mer avant de rendre l’âme, ça ne doit pas arriver à beaucoup de nos livres !« 

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Saison 3, épisode 1

31 août 2009

150 chaises retournées sur les tables, à remettre dans le bon sens.

Un gros cafard dans le couloir, les 4 fers en l’air.

Des applaudissements lointains dans les amphis. Des étudiants pressés, dans des couloirs plus fréquentés.

2 cagettes pleines de périos à bulletiner.

Une lectrice qui veut m’emprunter 100 euros à la banque de prêt, qui n’a jamais aussi mal porté son nom.

Pas de doute, c’est la rentrée.

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On n’est jamais mieux servi que par soi-même…

23 juillet 2009

Ou pas !

Stupeur en cherchant l’adresse exacte de Google Scholar sur… Google :

Le premier lien n’est pas Google Scholar, mais un tutoriel de l’URFIST sur ledit moteur de recherche !

Griller la politesse à Google sur son propre terrain, chapeau !

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Valider l’information médicale sur Internet

1 juillet 2009

Intéressant plugin Firefox, à signaler aux étudiants en médecine, aux médecins et aux patients (au moment où sort l’excellente version 3.5 du panda roux) :

Le plugin HON Code

Comme son nom l’indique, cette extension est liée à la fondation suisse HON (Health on Net), chargée par notre haute autorité de Santé (HAS) de certifier les sites médicaux qui en font la demande. Pour rappel, les sites qui sollicitent et obtiennent la certification HON s’engagent à respecter une charte de 8 critères de fiabilité et transparence (citation des sources de l’information, de la qualité des rédacteurs, des éventuels conflits d’intérêt, du secret médical, etc.).

Une fois l’extension installée, vous bénéficiez, entre autres :

- d’une icône HON Code qui se rajoute dans le haut du navigateur, et qui « s’allume » discrètement quand vous naviguez sur un site certifié ;

- d’une icône HON Code devant chaque résultat d’une page Google correspondant à un site certifié.

Très pratique pour choisir tout de suite des sites de confiance !

Et vous, vous connaissez d’autres extensions Firefox utiles en médecine ?

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Les jours à risque en BU de médecine

22 juin 2009

En bibliothèque de médecine, il y a des jours différents des autres.

Bien souvent, nos étudiants sont très attachés à leurs bibliothèques. C’est là qu’ils suent sang et eau pendant 6 ou 7 ou 8 ans avant de décrocher leur internat. Alors quand ils franchissent une étape, ils aiment bien la fêter, si possible à la bibliothèque, lieu hautement symbolique.

Ce qui n’est pas pour arranger nos affaires.

La date à risque est par définition le soir du dernier jour de l’ECN. Les étudiants sont alors tentés de débouler en BU avec force bouteilles de bière et enceintes pour célébrer la fin du calvaire. La fiesta qui s’ensuit présente de nombreux désavantages  : tapage qui empêche les autres étudiants de travailler, projections de liquides et autres détritus qui font le délice des équipes de ménage du lendemain matin, acrobaties diverses qui envoient parfois certains candidats… aux urgences toutes proches, où ils se font tancer par leurs compères de garde !

Autre date à risque : le premier soir de l’amphithéâtre dit « de garnison« , où les futurs internes choisissent enfin leur spécialité. Les premiers reçus, qui décrochent donc la spécialité de leur choix, sont heureux d’aller fêter cela à la bibliothèque. Les autres soirs sont plus calmes : quand on est moins bien classé et qu’on a pas eu la spécialité qu’on souhaitait, on est moins guilleret !

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Les filtres de PubMed

5 décembre 2008

Aujourd’hui, je profite de la réinscription d’un lecteur en banque de prêt pour lui présenter nos ressources électroniques. Ledit lecteur, un jeune chef de clinique, en profite pour me demander si notre université propose un filtre pour PubMed, à l’image de ce que fait l’APHP.

Effarement de ma part. Je ne vois pas du tout de quoi il parle. Et là le jeune professionnel de m’expliquer qu’il est possible de paramétrer dans son compte MyNCBI des filtres correspondant à l’institution dont on dépend.

Démonstration en image : je me connecte sur mon compte MyNCBI (que j’ai créé depuis longtemps, hein, comme tout bon médecin qui se respecte, et qui utilise PubMed quotidiennement).

Au milieu de la page, il y a la rubrique « Search Filters« . PubMed s’étonne, à juste titre, que je n’ai encore sélectionné aucun filtre, alors il me propose d’en ajouter. Je clique sur « Add Some » (ce qui me rappelle Duke Nukem et son « Come Get Some« , mais ceci est une autre histoire).

Bon, je sais, mes captures d’écran sont rikikis…

PubMed me demande ensuite sur quelle base je veux ajouter des filtres. Je choisis PubMed, bien évidemment, puisque c’est le sujet de la démonstration d’aujourd’hui (mais ce n’est que la première proposition en haut à gauche, il en existe plein d’autres, comme d’habitude avec la National Library of Medicine).

 On va dire que je suis un professionnel de l’APHP, par exemple, et que l’ordinateur de mon bureau est branché sur le réseau de cette vénérable institution. Je tape « assistance » dans la fenêtre de recherche, et je trouve le filtre « Assistance publique hôpitaux de Paris« . Je coche les deux cases tout en bas :

- la première rajoutera un onglet « APHP » à mes résultats de recherche dans PubMed. Si je trouve par exemple 25 000 références d’articles sur un sujet, dans l’onglet « APHP » je ne verrai plus que les articles parus dans des revues en ligne auxquelles est abonnée l’APHP (et pour lesquelles j’ai donc accès au full text en PDF depuis mon poste) ;

- la deuxième rajoute une icône APHP au bas des notices de résultats qui correspondent à un article paru (aussi) dans une revue à laquelle l’AP est abonnée (et si je clique sur l’icône, le PDF m’arrive tout cuit – toujours si je suis sur mon poste APHP, hein !).

Ci-dessous, une page de résultats (22 000 articles), avec deux onglets qui filtrent : l’un les ressources d’une université parisienne (4 300 résultats) et celles de l’APHP (le deuxième onglet, 1 600 références)

Ci-dessous, un exemple de résultat avec l’icône APHP qui pointe vers le PDF.

Bon, comme vous le voyez ci-dessus (ou pas, c’est tout petit), l’onglet APHP apparaît comme « ifrhplib » – on fait plus intuitif… Quant au premier onglet sur mes captures d’écran, il correspond aux ressources auxquelles sont abonnées les bibliothèques de l’université Paris 6 (UPMC) – choix totalement aléatoire dû à une main innocente que nous ne nommerons pas.

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Consommation de Wikipédia

28 octobre 2008

Récemment, j’ai été un peu surpris par les étudiants auxquels je donne les formations – je devrais plutôt dire les étudiantes, car il s’agit des nouvelles promotions d’orthophonistes de la fac. Autant dire plusieurs dizaines de jeunes femmes d’âges divers, de la vingtaine à la quarantaine (en plusieurs sessions, hein, nos salles de formation ne sont pas si grandes !).

Je leur touche traditionnellement quelques mots sur Wikipédia et les précautions à prendre pour utiliser ce merveilleux outil. Histoire de les éveiller un peu, je demande toujours si tout le monde connaît Wikipédia. Cette question suscite inévitablement des sourires entendus, du genre : « Ben oui, on sait ce que c’est, pour qui est-ce que tu nous prends ?« .

Mais quand j’enchaîne sur une deuxième question : « Qui a déjà modifié un article sur Wikipédia ? » j’ai droit à un silence de mort, à se croire dans un western avec les buissons poussés par le vent au milieu de la rue principale. Ah si, une fois, une timide jeune fille a soufflé qu’elle avait déjà corrigé une faute d’orthographe sur un article.

Autant dire que je suis un peu tombé des nues. J’utilise Wikipédia presque quotidiennement, et je corrige des articles presque aussi souvent. Rien de primordial, surtout des modifications mineures, de l’orthographe ou de la grammaire, la plupart du temps (je suis un pinailleur de première). Mais n’avoir jamais modifié d’article, ça m’a laissé interdit. Pourtant, le panel que j’avais sous la main était relativement varié, avec plusieurs tranches d’âges représentées.

Comme quoi, la règle générale est peut-être d’avoir une attitude consumériste face à Wikipédiaon utilise sans participer – ce qui serait bien dommage

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Une extension Firefox pour le formateur

27 octobre 2008

Être formateur en bibliothèque, cela implique de mettre sur pied des diaporamas pour une multitude de sujets. Car quand on présente les ressources de son portail, ou divers sites Internet à des étudiants, mieux vaut avoir un diaporama dans sa manche.

Non seulement pour savoir ce que l’on va dire, et dans quel ordre. Mais aussi pour pallier les inévitables défaillances techniques. Je me souviens d’une de mes premières formations, l’an passé, où je devais présenter notre portail… qui n’a pas daigné fonctionner une heure durant. Heureusement que j’avais des captures d’écrans à présenter aux étudiants !

Et ce n’est pas tout de créer un diaporama, encore faut-il le mettre à jour. PubMed ajoute sans cesse de nouvelles fonctionnalités à son interface. Pascal abandonne l’interface WebSpirs pour passer sous Ovid SP, etc. Autant de diapos qu’il faut reprendre en catastrophe.

Du coup, réaliser des captures d’écran est une activité quasi-quotidienne. Pour ce faire, j’utilisais jusqu’à présent l’excellent logiciel gratuit Paint.net. Mais une extension Firefox a, une nouvelle fois, changé ma vie.

Il s’agit de Screengrab, qui vient se loger discrètement en bas de votre fenêtre de navigateur. Et là, un clic suffit (sur cette icône en bas, ou un clic droit) pour, au choix :

- faire une capture d’écran de la page active, dans sa totalité ;

- ou bien seulement la partie qui apparaît à l’écran ;

- ou bien seulement une toute petite partie de la page, qu’on sélectionne à la souris.

Le tout est envoyé dans le presse-papier, ou directement sauvegardé sous la forme d’un fichier image dont vous déterminerez le format. Plus besoin de passer par un logiciel tiers, aussi simple et excellent soit-il.

Enjoy !

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