Archive pour la catégorie ‘Anecdotes’

Paramédicales, soleil des BU (Je t’aime, moi non plus)

Samedi 14 juin 2008

Les paramédicaux sont souvent des paramédicales. Car il faut bien le dire, les hommes ne se bousculent pas dans les formations d’orthophonie ou de psychomotricité.

Je me souviens, la larme à l’œil, de ma première formation. Par un petit (lundi) matin blême, il s’agissait de présenter les ressources de nos bibliothèques à la nouvelle promotion de psychomotriciens. Lesquels se sont révélés être, pour la plupart, des psychomotriciennes. Les quelques mâles de la meute s’étaient regroupés par grappe de 2 ou 3, dans un coin de la salle, près des fenêtres, peut-être pour pouvoir se sauver plus vite en cas de réaction anti-masculine inopinée de la part de leurs camarades. C’était tout mignon, et l’on ignorait s’il fallait plaindre ces quelques esseulés, perdus dans cette société matriarcale, ou les envier, à passer 2 ou 3 ans d’études en si bonne compagnie.

De retour à la bibliothèque, et à la faculté de manière plus générale, on s’aperçoit au contraire que les paramédicaux ne sont pas toujours à la fête. Toute l’attention se focalise sur les D4, sur qui repose l’honneur de l’université : ils se doivent de briller au concours de l’Internat face aux carabins concurrents de France et de Navarre. Les paramédicaux se contentent, eux, de la portion congrue : salles de formation éparpillées aux quatre coins des campus, rayons maigrichons dans les bibliothèques…

Et les étudiants de médecine ne semblent pas toujours voir d’un bon œil ce « para-public », qui vient lui piquer des places de lecture déjà chères. Les bouquins et mémoires paramédicaux représentent autant de mètres linéaires qui ne sont plus dévolus aux ouvrages de médecine pure. Sans parler des tests, que les psychomotriciens s’évertuent à tester (c’est le cas de le dire) au milieu des autres lecteurs, avec force lancers de balles en caoutchouc et exercices d’équilibre divers et variés.

Et pourtant… Pourtant, il y a un moment de l’année où les étudiants de médecine regrettent ces « para-sites » (jeu de mot facile). C’est quand elles ont fini leurs examens. Quelle ne fut pas ma surprise, ces jours derniers, d’entendre plusieurs étudiants se lamenter sur la subite disparition des paramédicales, envahisseuses certes, mais accortes tout de même, qu’ils prenaient apparemment plaisir à regarder passer du coin de l’œil, en faisant mine de plancher sur un bouquin d’anatomie. C’est vrai, il y a des choses qu’on n’apprend pas dans les livres…

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6 ans de retard

Jeudi 10 avril 2008

Surprise aujourd’hui à la banque de prêt :

Voici un client un lecteur qui arrive avec un livre qu’il aurait dû rendre… en 2002 !

6 ans de retard. Chez nous, 1 jour de retard, c’est un jour de suspension de prêt. Et donc, 6 ans, ça fait 6 ans de suspension de prêt.

« Hé bien, Monsieur, merci d’avoir ramené le livre. Vous pourrez emprunter à nouveau… en 2014. A bientôt ! »

Explication de texte : en fait, ce lecteur, inscrit autrefois à la bibliothèque, avait voulu se réinscrire chez nous le mois dernier. C’est à ce moment qu’on lui avait signalé ce léger retard, dont, bien évidemment, il n’était pas au courant. Après un mois de recherche, il a enfin retrouvé l’ouvrage chez lui et nous l’a rapporté.

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La médecine malgré lui

Mercredi 19 décembre 2007

Une erreur à ne pas faire quand on est bibliothécaire médical : s’abonner à une newsletter d’un gros éditeur (mais alors très gros, vraiment), que nous ne nommerons pas pour préserver son anonymat.

Au début, ça a l’air sympa, on reçoit des nouvelles très sérieuses en anglais. Et puis, un beau jour, on décide de se désabonner. On clique sur le lien habituel en fin de message, et on atterrit sur une page type qui nous annonce que notre demande a bien été prise en compte. « We’re sorry to lose you ». On en a presque mal au coeur. On imagine les pauvres commerciaux en train d’écraser une larme parce que vous les quittez.

Mais les amoureux éconduits sont parfois opiniâtres.

Quelques jours plus tard, vous recevez à nouveau une newsletter. On se dit qu’il y a peut-être eu un souci, alors on se désabonne à nouveau. Et à nouveau l’éditeur est désolé de nous perdre…

Encore une newsletter en fin de semaine. Vous vous dites : « Tiens, j’ai dû m’abonner à plusieurs lettres sans faire gaffe. Vais me désabonner de celle-là aussi… »

Mais l’éditeur de continuer de vous abreuver de newsletters, de semaine en semaine, malgré vos demandes répétées de désabonnement. Vous me direz, ça change du Viagra…

En fait, il semblerait qu’en demandant à recevoir des newsletters, on soit inscrit d’office à toute une palette de lettres différentes ; toutes les spécialités de la médecine y passent : la lettre pédiatrie, la lettre obstétrique, la lettre cardiologie… et il faut apparemment se désabonner de chacune individuellement !

Un bon conseil donc : ne pas s’abonner du tout est encore plus simple !

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L’après-vie des fichiers-matières

Lundi 1 octobre 2007

- mode librarian troll on -

Card_Catolog01.jpg

Ils sont là, imposants et inutiles comme des blockhaus oubliés sur les plages de l’Atlantique.

Avec leurs petits tiroirs en bois, ils nous narguent dans les recoins sombres des bibliothèques.

Les fichiers-matières savent qu’ils n’en ont plus pour longtemps, et ils nous le font payer en encombrant encore un peu nos salles de lecture.

Heureusement, parfois, seul(e), un(e) bibliothécaire ose se dresser face à la multitude de ses semblables pour expédier l’une de ces créatures au rebut.

Mais que les professionnels conservateurs se rassurent : mêmes les fichiers-matières ont droit à une vie meilleure après avoir rendu quelques décennies de bons et loyaux services. Pour preuve cette touchante histoire que m’a racontée l’une de mes collègues. A peine déclassé, leur fichier-matière a trouvé un bon samaritain pour sauver ses fiches d’une mort certaine, en la personne d’un professeur d’arts plastiques qui, l’oeil brillant, s’est empressé d’enfourguer les fiches condamnées dans de gros sacs poubelles, pour s’en servir ensuite dans l’un de ses cours, comme matière (!) première à des créations d’art contemporain !

Ami professeur d’art plastique, si tu nous écoutes, je serais curieux de savoir – et voir – comment ont été recyclées ces fameuses fiches !

- mode librarian troll off -

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